La princesse Mafalda de Savoie, née le 19 novembre 1902 à Rome, était une fille de nobles italiens dont la vie s’est terminée tragiquement pendant la Shoah. Fille du roi Vittorio Emanuele III et de la reine Elena du Monténégro, Mafalda a vécu une existence privilégiée jusqu’à ce que les troubles de la Seconde Guerre mondiale et la montée des régimes autoritaires bouleversent son monde.
Sa décision de retourner à Rome pour être avec ses enfants a conduit à son arrestation par les nazis et à sa mort dans le camp de concentration de Buchenwald en 1944. Cette analyse, conçue pour les passionnés d’histoire, explore la vie de Mafalda, ses choix fatidiques et son héritage durable en tant que victime de la cruauté nazie, présentés avec respect pour les profondes souffrances des victimes de cette époque.

Une véritable éducation au milieu des tensions européennes
Mafalda est née dans la famille royale italienne à une époque où l’Europe était aux prises avec les complexités de la monarchie et des idéologies politiques émergentes. Son père, Victor Emmanuel III, devient roi d’Italie en juillet 1900, régnant dans une période d’instabilité croissante. Sa mère, la reine Elena du Monténégro, était une épouse dévouée. La petite enfance de Mafalda a été marquée par les privilèges de la royauté, instruite dans les arts et les langues et entourée de la splendeur des palais de Rome.
Le 23 septembre 1925, Mafalda épousa le prince Philippe de Hesse, un noble allemand lié au parti nazi, ce qui complique sa position alors que le fascisme progresse en Italie et en Allemagne. Les années 1920 et 1930 ont vu la montée de régimes autoritaires, avec le gouvernement fasciste de Benito Mussolini en Italie et le régime nazi d’Adolf Hitler en Allemagne qui ont remodelé l’Europe. Malgré ces tensions, Mafalda est restée dévouée à sa famille, élevant quatre enfants et équilibrant ses rôles de princesse et de mère.
Le tournant : la capitulation de l’Italie et les représailles nazies

La Seconde Guerre mondiale, qui a débuté avec l’invasion allemande de la Pologne le 1er septembre 1939, a posé des défis sans précédent. En 1943, l’alliance de l’Italie avec l’Allemagne nazie s’effondrait. Le 8 septembre 1943, l’Italie se rend aux Alliés et Mussolini est arrêté, ce qui amène Hitler à considérer cela comme une trahison. Les forces nazies se sont rapidement mobilisées pour occuper Rome, créant un environnement dangereux pour ceux ayant des liens avec la monarchie italienne.
Mafalda était en Bulgarie, chez sa sœur, la reine Giovanna, lorsqu’elle reçut la nouvelle de la capitulation de l’Italie. Ignorant que son mari, Philipp, avait déjà été arrêté par les nazis et envoyé au camp de concentration de Flossenbürg en raison de sa loyauté chancelante, Mafalda prit la décision fatidique de retourner à Rome pour retrouver ses enfants, qui étaient sous la protection du Vatican. Sa loyauté envers sa famille dépassait les risques, mais ce choix conduisit à sa capture par les forces nazies, qui la considéraient comme le symbole de l’éloignement de la monarchie italienne de l’Axe.
Emprisonnement et mort à Buchenwald
À son retour à Rome, Mafalda fut arrêtée par des agents nazis qui la trompèrent avec de fausses promesses de salut. Elle fut transportée à Munich puis à Berlin pour y être interrogée, où les nazis cherchaient des informations sur la capitulation de l’Italie. Sous le pseudonyme de « Frau von Weber », pour cacher son identité, elle a été déportée vers le camp de concentration de Buchenwald en Allemagne, l’un des camps les plus grands et les plus tristement célèbres, où des centaines de milliers de personnes ont souffert et sont mortes.
À Buchenwald, Mafalda a enduré des conditions difficiles avec d’autres prisonniers. En août 1944, les forces alliées bombardèrent une usine de munitions située dans le camp, près du lieu où était détenue Mafalda. L’explosion lui a causé de graves blessures : un bras a été gravement endommagé et elle a subi des brûlures et des contusions au visage et sur le corps. Malgré les soins médicaux, ses blessures s’infectent et il meurt de son sang dans la nuit du 28 août 1944, à l’âge de 41 ans. Sa mort, survenue loin des palais royaux de sa jeunesse, souligne la cruauté aveugle du régime nazi.
L’héritage d’un personnage tragique

La mort de Mafalda a été une perte profonde, non seulement pour sa famille, mais aussi pour ceux qui la considéraient comme un symbole de dignité au milieu du chaos. Son histoire, bien que moins connue que celle des autres victimes de la Shoah, met en lumière l’ampleur des persécutions nazies, qui n’ont épargné ni la noblesse ni le peuple. Après la guerre, ses enfants retrouvèrent leur père, Philipp, qui avait survécu à Flossenbürg. La monarchie italienne a été abolie en 1946, mais la mémoire de Mafalda a survécu à travers des mémoriaux et des récits historiques.
Sa fin tragique est un rappel poignant du coût humain de la guerre et du totalitarisme. Les historiens soulignent que sa décision de retourner à Rome, motivée par l’amour maternel, reflète les sacrifices personnels consentis pendant l’Holocauste. Pour ceux qui étudient l’histoire, l’histoire de Mafalda comble le fossé entre l’histoire réelle et le récit plus large des atrocités nazies, soulignant l’humanité partagée par toutes les victimes.
La vie de la princesse Mafalda de Savoie, de la grandeur des palais de Rome aux horreurs de Buchenwald, résume l’impact dévastateur de la Seconde Guerre mondiale. Sa décision courageuse de retourner auprès de ses enfants a conduit à son arrestation et à sa mort, un témoignage brutal de la brutalité du régime nazi. Pour les passionnés d’histoire, son histoire est un appel à se souvenir des millions de personnes qui ont péri et à honorer leur résilience. L’héritage de Mafalda nous pousse à affronter le passé avec empathie, en veillant à ce que les sacrifices de personnes comme elle inspirent un engagement en faveur de la justice et de l’humanité.
